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Définition : Le syndrome du colon irritable c’est quoi ?
Le SCI ou syndrome du côlon irritable, en anglais IBS c’est-à-dire Irritable Bowel Syndrome, qui se manifeste par des symptômes de mal fonctionnement des intestins. Sa cause est mal connue mais elle pourrait être un déséquilibre des bonnes bactéries présentes dans les intestins. Il serait dû à des anomalies de la sensibilité et de la paroi du côlon qui serait irritable, les intestins seraient trop poreux et absorberaient trop facilement les bactéries, entraînant ainsi des micro inflammations causant des douleurs. Il serait également dû à un dysfonctionnement des communications nerveuses entre le système nerveux périphérique du tube digestif et le système nerveux central (lien avec le cerveau). Le microbiote pourrait être en jeu, du fait de notre alimentation et d’une flore perturbée cela provoquerait alors une dysbiose.
Qu’est ce que le syndrome du côlon irritable ? Comment cela se manifeste t’il ?
Des épisodes de mal fonctionnement intestinal brefs surviennent assez souvent pour faire partie de la vie quotidienne de ceux qui en souffrent.
Il peut se manifester à n’importe quel âge : à l’âge adulte comme enfant ou même bébé. Il touche cependant deux fois plus les femmes que les hommes.
On s’aperçoit que chez certaines personnes le trouble intestinal persiste après que la cause a disparu.
Que s’est-il passé ?
Les intestins deviennent plus sensibles après un épisode de trouble intestinal ou à cause de la réaction psychologique à ce trouble.
Pour pouvoir parler de syndrome du côlon irritable, les symptômes doivent être présents au moins un jour par semaine sur les trois derniers mois et ce depuis une durée d’au moins six mois.
Quels sont les symptômes ?
Les symptômes du côlon irritable sont multiples, les plus courants sont le mal de ventre et les troubles du transit dont diarrhée prédominante, ou constipation prédominante, ou bien encore alternance de diarrhée-constipation ou une forme dite mixte.
La personne peut souffrir de ballonnements ou gonflement de l’abdomen (ventre gonflé) au cours de la journée et cela peut ne plus être présent le lendemain. Ces symptômes peuvent varier dans le temps par conséquent ils peuvent être temporaires ou bien plus constants et devenir chroniques. Ils peuvent apparaître et s’amoindrir en quelques heures voire quelques jours.
Le syndrome du côlon irritable est lié aux intestins c’est pourquoi le transit est important à prendre en compte. Il faut arriver à bien le réguler afin d’éviter la constipation. On s’est aperçu que les douleurs peuvent être soulagées lors de la défécation.
D’autres symptômes peuvent être liés au syndrome du côlon irritable : une perte de poids, des vomissements voire des saignements. Parfois certaines personnes ont des diarrhées ou remarquent qu’elles doivent uriner plus souvent. En effet, tout comme les intestins la vessie est plus sensible.
On retrouve des personnes souffrant d’une sensibilité au niveau de l’œsophage et de l’estomac. Certaines vont ressentir comme si elles avaient trop mangé alors qu’elles auront mangé une portion normale quand à l’inverse d’autres vont toujours ressentir la faim et avoir envie de manger.
La plupart des personnes ayant ce syndrome ressentent de la fatigue. Ils sont comme sans énergie, peu en forme. Il peuvent également ressentir des maux de tête appelés céphalées ou encore des maux de dos.
À savoir : les symptômes du SCI sont invalidants mais pas incompatibles avec une grossesse.
Comment diagnostiquer le syndrome du côlon irritable ?
Le diagnostic se fait en fonction des symptômes présentés et repose sur des examens complémentaires : échographie de l’abdomen, radiographies des intestins ou coloscopie. Des tests sanguins, examen des selles pourront être réalisés afin d’éliminer plus spécifiquement le diagnostic de cancer ou autres pathologies gastro-entérologiques ou proctologiques. Il faut notamment veiller chez les femmes à rechercher l’endométriose car elle provoque des symptômes similaires avec principalement des douleurs pelviennes mais aussi parfois des troubles du transit. Le SCI est souvent un diagnostic d’élimination.
Que faire contre le syndrome du côlon irritable et en cas de crises, quelles solutions apporter ?
Dans la plupart des cas, les symptômes du syndrome du côlon irritable persistent, avec des périodes alternant crise et amélioration, voire des accalmies.
En premier lieu, le fait d’apporter un diagnostic à la personne lui permettra de comprendre au moins d’où vient le fait qu’elle souffre et que ce syndrome bien qu’embêtant au quotidien ne soit pas considéré comme une maladie grave. En rassurant la personne qui en est atteinte on a de grandes chances d’ainsi réduire le stress qui est un facteur aggravant de ce syndrome, permettant ainsi un retour au calme propice au mieux-être de la personne.
Comment soulager le SCI ?
Au niveau alimentaire, il sera préférable de modifier son alimentation. Il faut en effet limiter ou si possible éviter la consommation de certains aliments ou boissons qui pourraient provoquer des crises. Il est donc conseillé de tenir un journal de bord pour se rendre compte des aliments ou boissons qui pourraient provoquer un mal-être. Bien que certains aliments connus de ce syndrome puissent quasi systématiquement provoquer des crises, cela dépend de chaque personne. Les aliments à éviter sont par conséquent généralement le gluten et farines complètes, les produits laitiers, ceux industriels et les légumineuses. Concernant les boissons celles gazeuses, celles à base de caféine ou théine. Et en général tous ceux qui ont tendance à provoquer de la constipation : chocolat, banane, pomme crue, carottes, coings ou encore riz. Le régime pour le syndrome du côlon irritable le mieux adapté serait celui sans FODMAP qui peut contribuer à l’amélioration du syndrome du côlon irritable. Il permettrait de retrouver un meilleur confort digestif. Il faut bien mâcher et éviter de manger trop rapidement, prendre son temps lors des repas mais aussi penser à bien s’hydrater tout le long de la journée. Le mieux serait aussi de limiter les mélanges d’aliments qui demandent un effort considérable lors de la digestion prenant beaucoup de temps et d’énergie. Quant aux matières grasses il serait souhaitable de les réduire, intégrer du psyllium serait bénéfique.
De plus, par rapport à la fatigue et au stress, du repos permettrait de réduire la fréquence et l’intensité des crises.
Que manger ?
Face à ce syndrome, quoi manger ? Il est donc conseillé de consommer des aliments riches en fibres si ceux-ci ne causent pas de désagréments et sont évidemment bien supportés. Un régime sans gluten ou sans lactose peut aider à limiter les crises. On peut alors se demander, mais quel pain manger ? Il en existe de différentes sortes : au maïs, au sarrasin, au millet, au manioc…
Des recettes et menus adaptés au syndrome du côlon irritable c’est-à-dire en évitant les aliments délétères au quotidien, permettront d’améliorer le confort d’une part digestif mais aussi général. On peut en retrouver dans des livres de recettes adaptés. Concernant les épices, le curcuma est recommandé. Il est en effet considéré comme un puissant anti-inflammatoire. Par rapport aux légumes il faut éviter ceux crus, il faut privilégier ceux cuits. Il est conseillé de consommer des huiles d’oméga 3, en effet elles ont des propriétés anti-inflammatoires d’une part et bénéfique pour le système nerveux ou troubles du système nerveux. On peut en trouver dans l’huile de chanvre, de noix ou bien de lin.
Comment soigner, traiter le syndrome du colon irritable ?
Bien qu’il existe des traitements médicamenteux, les médicaments pour le syndrome du côlon irritable sont souvent utilisés pour aider à lutter contre les symptômes mais n’agissent pas directement sur la cause : utilisation de laxatifs ou médicaments anti-diarrhéiques.
Il existe des remèdes, des traitements naturels : traitement homéopathique, probiotiques, diete notamment avec des menus de 21 jours. Les probiotiques peuvent aider à atténuer les symptômes ressentis par les personnes atteintes du SCI en rétablissant l’équilibre au niveau des bactéries de l’intestin. Prendre des compléments alimentaires à base de charbon peut limiter les ballonnements et inconforts digestifs. La médecine chinoise atténuerait les symptômes via l’acupression, l’acupuncture ou encore grâce aux plantes médicinales. L’aloe vera ou l’argile peuvent être utilisées pour traiter le syndrome du côlon irritable.
Par ailleurs, apporter des changements à son mode de vie permet de se détendre davantage, de mieux gérer son stress, son anxiété. Une activité physique régulière est bénéfique, sans oublier le yoga, tai chi ou encore de la méditation. L’idée est de limiter les tensions, la colère ou encore la déprime qui ont une influence sur notre état de santé aussi bien physique que mental.
On peut faire appel à des professionnels de la santé ou du bien-être tels que diététiciens ou nutritionnistes, naturopathes, sophrologues, ostéopathes qui auront pour but de conseiller et soulager les symptômes.
En conclusion,
Le syndrome du côlon irritable est un trouble complexe fréquent de l’intestin, cependant il existe des solutions. On peut soulager et d’autant plus naturellement certains symptômes qui peuvent être handicapants au quotidien notamment grâce à l’alimentation. Comme disait Hippocrate, médecin grec de l’Antiquité (5ème siècle avant Jésus Christ) : « Que l’alimentation soit ta première médecine » !
Prenez soin de vous !
Le syndrome de l’intestin irritable vu pas le Dr Jean-Marc Sabaté gastro-entérologue
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